L’avis qui ne comptait pas.

Les froides et bizarres petites boîtes de Yoko Ogawa

livre "petites boîtes" de yoko Ogawa

Ce roman est un cadeau qui m’a été offert par une personne qui compte et qui me connaît bien. Quand j’ai déchiré avec maladresse le papier décoratif, j’ai été enchantée de découvrir un livre de Yoko Ogawa que je connaissais déjà pour l’infiniment triste Petit joueur d’échecs. Enchantée, certes, mais pour être honnête, également un peu rebutée : j’ai laissé le livre de côté un long moment car j’étais déjà triste et que je ne voulais pas saupoudrer du Yoko Ogawa sur ma tristesse. Alors, j’ai décidé d’attendre qu’il soit l’heure.

Je n’ai pas attendu l’heure.

Comme je n’ai plus de pile à lire depuis des années maintenant, j’ai entamé ce roman alors que j’étais toujours triste, parce que je n’avais tout simplement rien d’autre à lire. J’ai donc plongé, déjà triste, dans ce récit de petites boîtes funèbres, dans lequel on navigue dans un monde merveilleux où il n’y a plus d’enfants mais où on passe son temps à honorer leur absence par de multiples rituels. Il y a aussi des personnages particulièrement étranges, presque inquiétants d’ailleurs par leur étrangeté, qui chantent au lieu de parler, qui sont malades, n’ont pas de voix, sont des artistes à leur manière, jouent des instruments sordides…

Moi qui n’ai peur ni de l’obscurité, ni des tabous, j’ai été refroidie par ce thème omniprésent d’enfants morts et par ces créatures toutes particulières difficiles à comprendre. Je me lassais. Je lisais et me lassais de ces descriptions, de ces peintures de l’âme endeuillée, de ces détails mornes et morbides sur les défunts et les vivants qui luttent de mille manières contre la peine. Pourtant, j’ai la conviction que c’est un beau roman, même s’il balbutie parfois, se confond en répétitions : il est beau et inoubliable.

Je ne l’ai pas aimé, je me suis ennuyée, je suis restée de marbre, et pourtant, je l’ai lu avec une telle intensité que, plusieurs mois plus tard, je me souviens très bien de tout, de cet univers un peu glauque, de cette ambiance froide et de tout ce qui m’a dérangée.

Je dois être plus sensible que je ne le pensais, alors.

Commentaires

8 réponses à “Les froides et bizarres petites boîtes de Yoko Ogawa”

  1. Avatar de Ingannmic

    Je n’ai lu que Le petit joueur d’échec, dont j’ai apprécié l’étrangeté, mais j’ai regretté de me sentir tenue à distance du personnage, qui reste impénétrable… je n’ai pas relu l’auteure depuis, mais je serais assez tentée par ce titre.

    1. Avatar de Jenevelle Laclos

      Ah mais c’est exactement ça, tu as tout dit ! On a de nouveau l’impression de rester à distance des personnages, c’est tout à fait ça !

  2. Avatar de luocine
    luocine

    j’avais eu quelques réserves au « petit joueur d’échecs » mais j’avais aimé « la formule du professeur » . Je ne lirai certainement ces « petites boites » , trouve vite un livre qui te fera du bien !

    1. Avatar de Jenevelle Laclos

      Je crois que même La formule du professeur, je ne le lirai pas. En tout cas, pas tout de suite. C’est vraiment un univers à part, Yoko Ogawa (et je pense que c’est un compliment pour un écrivain) !

  3. Avatar de Light And Smell

    L’ennui me fait peur mais je reste intriguée…

    1. Avatar de Jenevelle Laclos

      Je serais très curieuse de lire d’autres retours, les avis sur Babelio sont tout de même mitigés !

  4. Avatar de Fanja

    J’aurais adoré que le titre de ton billet soit vraiment celui du roman de Yoko Ogawa.^^ Bon sinon, ça m’a l’air bien glauque quand même comme histoire, je pense que je vais passer mon tour. Tu viens de me faire réaliser à quel point c’était une chance finalement d’avoir une PAL.^^

    1. Avatar de Jenevelle Laclos

      Ahahaha n’est-ce pas ? Je critique, je critique mais j’ai dû assumer, c’était moins drôle. Je vais revenir vers une mini PAL je crois 😉 les principes c’est beau sur le papier…

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