
Moi, ce roman, je voulais l’offrir à quelqu’un. Un quelqu’un comme moi, qui aime la littérature asiatique et qui n’a pas peur des récits fantastiques. Je l’avais pré-commandé comme il se doit, mais finalement, il y a eu un souci et le livre est arrivé chez moi trop tard pour que je le mette dans le colis que j’avais préparé. J’ai donc gardé cet exemplaire pour moi et j’ai passé une nouvelle commande pour qu’un autre soit envoyé directement chez le fameux quelqu’un. C’est comme ça que j’ai acheté deux fois un roman que je n’ai pas aimé.
Pourtant, La fabuleuse laverie de Marigold possédait de nombreux ingrédients pour me plaire : la propriétaire d’une laverie qui est apparue une nuit dans le village de Marigold propose de nettoyer — en plus des vêtements — les chagrins de ses propriétaires, en effaçant les souvenirs difficiles. Evidemment, on finit par en découvrir un peu plus sur l’histoire de Ji-Eun, celle qui tient cette laverie magique, et on comprend vite qu’un souvenir douloureux n’est pas nécessairement un souvenir qu’il convient d’effacer.
Mais le roman est plus long que ça : parce qu’il se répète. La morale, mignonne et un peu niaise, nous est répétée de nombreuses fois, de manière plus ou moins différente à chaque fois, et les dernières pages sont pétries d’un message d’espoir forcé, qui ne sent pas la fleur d’oranger un matin de juin, mais qui empeste un parfum de patchouli : on dirait qu’il couvre quelque chose. Et moi, avec ma mine aigrie et mon cœur de pierre, j’ai pensé qu’il couvrait simplement du vide.
Le problème, c’est sans doute moi et mon rapport écorché au bonheur, mais voilà : La fabuleuse laverie de Marigold de Jungeun Yun sera plus heureux en boîte à livres, puis dans les mains de quelqu’un d’autre.
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